Gnou strié

C’est l’une des espèces migratrices qui traverse la savane africaine en masse, bien qu’une partie de sa population soit sédentaire.

Le gnou bleu ou gnou à queue noire (Connochaetes taurinus) fait partie de la famille des bovidés. Son nom scientifique est originaire du grec signifiant barbe et crinière, cependant le mot gnou vient de la langue africaine khoïkhoï.

Cette antilope musclée est originaire de plusieurs pays d’Afrique. La frontière sud de son habitat est le fleuve Orange, et celle à l’est est le lac Victoria et le mont Kenya. Elle préfère principalement la savane aux herbes courtes, mais tolère même les zones plus arides où elle peut trouver un abreuvoir au moins dans les 15 à 25 kilomètres à la ronde. Elle évite de loin les pâturages trop secs ou trop humides, et ne s’approche que rarement des régions montagneuses se situant à plus de 2100 mètres d’altitude.

Son attribut le plus typique sont ses grandes cornes courbées que le mâle et la femelle portent sans distinction. C’est un animal aux épaules étendues, son corps mesure de 1,70 à 2,40 mètres de longueur, de 1,15 à 1,45 mètres de hauteur au garrot, et pèse de 260 à 290 kilogrammes. A la fin de sa longue queue noire se trouve un pompon dense. C’est une antilope multicolore, la fourrure d’un adulte varie entre différentes nuances de bleu grisâtre, gris clair et gris brun. Son cou et ses flancs sont couverts de stries foncées, son dos et ses côtes sont un peu plus clairs que son ventre. Le jeune porte une robe beige jusqu’à l’âge de 2 mois, puis en grandissant, prend progressivement la couleur typique des adultes.

Connochaetes taurinus

Le gnou est herbivore, il se nourrit d’herbes courtes des savanes, mais au cas où il n’y en aurait pas assez, il mange le feuillage des arbres et des buissons qu’il arrive à atteindre. Il a besoin de beaucoup d’eau, et en consomme environ 9 à 12 litres par jour. Paradoxalement, lorsqu’il se trouve dans le désert du Kalahari, où les points d’eau sont rares, il apaise sa soif en mangeant des racines et des tubercules.

Il vit en troupeau comme les autres ongulés. Lors de ma visite dans le Parc national Kruger en Afrique du Sud, j’ai pu observer un petit groupe allongé par terre. Le gnou est en général actif le matin et le soir, et se repose pendant les périodes chaudes de la journée. Lors de sa migration il est attentif et bouge rapidement, sa vitesse peut atteindre les 80 kilomètres par heure, cependant certains individus ne quittent pas leur espace. En général, seules les populations des parcs nationaux tanzaniens de Tarangire et du Serengeti, ainsi que ceux du Kafue en Zambie, participent à la migration. Ils ajustent leur déplacement en fonction de la saison pluvieuse et du développement des herbes, qui assurent en même temps une nourriture plus riche pour les jeunes.

Le mâle atteint la maturité vers l’âge de 2 ans et demi, à la différence de la femelle, qui est déjà prête à concevoir à partir de l’âge de 16 mois, mais elle ne se reproduit pour la première fois en général qu’à l’âge de 2 ans. La période nuptiale commence à la fin de la saison pluvieuse, les mâles se battent souvent à ces moment-là, ils grattent le sol et hurlent fort. La femelle copule avec plusieurs partenaire lors d’une saison. Ensuite, après une gestation d’à peu près 8 à 9 mois, elle met bas un seul petit. La mère donne naissance au grand jour entourée par ses semblables, afin de rester cachée des yeux des prédateurs, assurant ainsi une plus grande sécurité. Le petit pèse environ 19 kilogrammes au moment de sa naissance, et quelques minutes plus tard, il est déjà capable de se lever. Il reste avec sa mère jusqu’à l’âge de 8 mois, puis quitte le troupeau et se joint à un autre groupe composé seulement de jeunes.

Ses principaux ennemis sont le lion, la hyène tachetée et le crocodile du Nil. S’il arrive à éviter les dangers, il peut vivre 20 ans dans la nature.