L’athlète de la savane

Il n’est pas facile d’attraper cette antilope célèbre pour sa vitesse, de plus, en cas de nécessité, elle sait faire front à son agresseur.

L’impala (Aepyceros melampus) fait partie de la famille des bovidés et de l’ordre des artiodactyles, c’est-à-dire qu’il possède un nombre pair de doigts par pied. Cet ongulé est appelé impala dans toutes les langues, et l’origine de son nom vient du Zoulou. Cependant son nom scientifique est originaire d’un syntagme grec qui signifie corne haute et jambe noire.

Il est de taille moyenne parmi les antilopes, son corps mesure de 120 à 160 centimètres de longueur et de 75 à 95 centimètres de hauteur au garrot. Son poids est compris entre 40 et 76 kilogrammes. La fourrure de son dos est châtain comme celle d’un chevreuil, et une bande plus claire le parcourt sur les flancs. Son ventre est blanc ou couleur beige. Deux anneaux blancs cernent chacun de ses yeux, et une rayure noire borde ses oreilles. Des lignes noires similaires descendent sur l’arrière de ses cuisses. Le mâle porte des cornes mesurant de 45 à 92 centimètres de longueur en forme d’une lyre courbées vers l’arrière.

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Il se trouve dans les savanes boisées d’Afrique de l’Est et d’Afrique Australe, où j’y ai pris mes photos. Dans la broussaille du Parc national Kruger, j’ai même pu immortaliser un duel, et au Botswana, j’ai suivi un groupe pâturant le long du rivage de la Chobe. Il se nourrit d’herbe et de fruits d’acacia. Il est actif principalement pendant la journée, et passe la majorité de la nuit à se reposer et à ruminer.

Lorsque la mousson approche, les femelles se rassemblent en troupeaux de 15 à 100 individus, et occupent un grand espace mesurant de 80 à 180 hectares, tandis que les mâles sont plutôt solitaires et se battent pour leur territoire. Ceux d’âge moyen s’évitent en laissant au moins 3 mètres de distance, alors que les jeunes et les vieux luttent souvent. Les jeunes mâles devenus matures quittent le troupeau des femelles, et, étant encore trop faible pour défendre leur propre territoire, se regroupent plutôt en troupeaux plus petits allant jusqu’à 30 individus au maximum. Pendant la saison sèche, correspondant à la saison des amours, les impalas mâles fusionnent avec les troupeaux des femelles pour former des groupes mixtes.

Aepyceros melampus

Les mâles deviennent matures à l’âge d’un an, et un an et demi pour les femelles. Pourtant les mâles commencent à copuler après l’âge de 4 ans, lorsqu’ils possèdent déjà leur propre territoire. L’accouplement se déroule en général entre mars et mai, mais autour de l’équateur l’union peut se faire à n’importe quel moment de l’année. Les mâles se battent férocement à ces moments-là, et la prime du victorieux est le privilège de la reproduction. Il renifle l’urine de la femelle, et s’il sent la présence d’assez d’œstrogène, il approchera la femelle en rugissant et en bougeant sa tête de haut en bas pour lui faire savoir ses intentions. Après l’accouplement la femelle reste avec son groupe, et de 6 à 7 mois plus tard, à la fin de la période de gestation, elle se retire des autres pour mettre bas, généralement, d’un seul petit. Quelques jours après la naissance du faon, elle retourne avec lui au troupeau, et l’allaite pendant 4 à 6 mois. Puis le jeune, si c’est un mâle, est obligé de quitter sa mère et de se joindre à un nouveau groupe, néanmoins la petite femelle peut rester avec sa famille.

Aepyceros melampus

L’impala est une proie importante pour le lion, le guépard, le léopard, la hyène et le lycaon. Cependant, il est difficile de l’attraper. En cas de danger, il s’échappe en effectuant d’énormes bonds. Il passe facilement par dessus un buisson ou d’un autre impala. Il est capable de sauter sur plus de 10 mètres de longueur, et jusqu’à 3 mètres de haut. Il sait évoluer en changeant de direction de manière aléatoire afin de rendre son agresseur confus, de plus, il lance des coups de pieds avec ses pattes arrières en arrivant sur le sol. Il fuit en zigzaguant à une vitesse de 60 km/h en moyenne, mais il est également capable de faire des pointes à 80 km/h. Bien qu’il ne soit pas aussi rapide qu’une gazelle, grâce à son physique, c’est un coureur résistant.

Aepyceros melampus

Parmi ses prédateurs, seul le guépard est capable de dépasser sa vitesse de pointe. Le champion de la course le poursuit uniquement le jour, il dresse un guet-apens en se cachant dans la végétation, puis bondit sur lui. L’endurance de l’impala, ses performances de saut en hauteur ainsi que sa capacité à changer très rapidement de direction, sont les avantages qu‘il a sur le guépard, et augmentent ses chances de survie. Par conséquent, ce félin chasse plutôt les jeunes, les femelles et les individus faibles. La hyène et le lycaon sont plus lents que l’impala, mais les deux attaquent en groupe et sont très résistants. Le léopard et le lion attendent le soir en général avant de commencer à chasser. C’est un avantage pour eux car cet antilope ne voit pas bien quand il fait nuit. Par contre ce n’est pas l’impala que le roi des animaux préfère manger, il attrape plutôt les proies plus lentes mais plus grosses dont il peut festoyer plusieurs jours durant. En dernier recours, les impalas mâles font face à leur prédateur. Ils se lèvent sur leurs pattes arrières, et chargent vers leur agresseur avec leurs cornes en avant. S’ils arrivent à éviter le danger, ils peuvent vivre de 12 à 17 ans dans la nature.