Le Tarier de la Réunion est un petit oiseau. J’ai photographié cette créature curieuse sur l’île volcanique de l’océan Indien.
Cet oiseau (Saxicola tectes) fait partie du genre saxicola et c’est le seul représentant qui existe à la Réunion. C’est une espèce endémique. Son plus proche parent réside à Madagascar. Il est également appelé tec-tec par les locaux à cause de son appel formé de notes répétées. Sur l’île, il est protégé depuis 1989.
Le tarier aime les bois lumineux et éparpillés, d’où il peut s’envoler facilement vers les espaces dégagés pour chasser. Il évolue entre 500 et 2800 mètres d’altitude où la végétation reste abondante. Dans le sud de l‘île, il émerge aussi au bord de la mer. C’est une espèce commune, il se voit souvent perché sur les buissons les plus grands pour guetter sa proie.
Je l’ai vu pour la première fois sur un arbuste à la Plaine des Cafres vers le volcan du Piton de la Fournaise. Il s’est enfui dés que je l’ai approché, pourtant ce n’est pas un animal farouche en général. Pendant une randonnée dans le cirque de Salazie, au nord de l’île, j’ai pu en observer un de plus près. Après l’ascension de la montagne, le long d’un sentier raide, je suis arrivée dans le jardin d’un gîte, lorsque la pluie s’est abattue sur moi. Je me suis alors abritée sous le toit d’un pavillon en bois, et j’ai profité de cette pause pour manger mon sandwich sur le banc. Soudainement, un joli petit oiseau est apparu à côté de moi. Il était peut-être blessé, car j’ai vu des bosses anormales sur ses pattes. Le tec-tec a contemplé curieusement autour de lui et a fait osciller sa queue. Il n’avait pas peur de moi, mais il ne s’est pas rapproché à moins de deux mètres de moi. Certainement, seules les miettes de pain l’intéressaient. Durant un bref instant il a virevolté autour de moi, puis a disparu dans les feuillages. J’ai quand même pu bien observer ses caractéristiques. C’est un oiseau rond. Sa taille est à peu près la même que celle d’un moineau. Sa largeur n’excède pas 12 ou 13 centimètres, et son bec est mince et pointu.
Les plumes de la femelle et du mâle ont différentes couleurs. J’ai eu l’opportunité de voir les deux genres simultanément lors d’une excursion à Cilaos, un autre cirque de l’île. Le plumage de la femelle est claire, sa couleur varie entre le beige et le brun foncé, sa poitrine est rougeoyante. Les mâles sont différents. Quelques-uns sont semblables aux femelles, d’autres sont plus foncés. Les plumes de la tête, du dos et de la queue sont noires, la nuance de leur gorge est plutôt orange. Ils ont une caractéristique commune, leurs sourcils sont blancs, alors que ceux des femelles ne sont pas aussi marqués. Pourtant, c’est l’attribut qui le différencie du tarier d’Afrique, le tarier pâtre.
Le tec-tec se nourrit surtout d’insectes, mais il mange également les vers dans le sol et les mollusques. Il aime aussi picorer la mie du pain.
Le tarier est plutôt solitaire, mais pendant la période de la ponte le couple reste ensemble. Il fait son nid dans le creux d’un tronc d’arbre ou dans la crevasse de roches, voir même parfois sur le sol près des buissons. Avant l’arrivée des humains sur l’île, et des animaux qu’ils amenèrent avec eux, le tec-tec n’avait pas de prédateurs à craindre, il pouvait alors établir sereinement son nid à même le sol. Il nidifie de septembre jusqu’à la fin février, la femelle couve 2 à 4 œufs en même temps. Les oisillons, après leur évasion des œufs mouchetés bleu-vert, nichent pendant à peu près deux semaines, puis prennent leur essor. Ils suivent le couple partout en sautant et en volant de branche en branche, finalement ils deviennent complètement indépendants après deux mois de formation.
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