La protection de ce reptile, qui peut atteindre l’âge de 200 ans, a été initiée par Charles Darwin au 19ème siècle.
La tortue géante des Seychelles ou tortue géante d’Aldabra (Aldabrachelys gigantea) fait partie de la famille des tortues terrestres. C’est son habitat d’origine, l’atoll d’Aldabra faisant partie des Seychelles, qui lui a valu son nom, et qui est un des sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.
L’étude des fossiles des ancêtres de ces reptiles géants a montré que ces derniers ont habité sur tous les continents du globe à l’exception de l’Australie et de l’Antarctique. Aujourd’hui, la plupart des espèces des îles de l’océan Indien sont malheureusement déjà éteintes. C’est Charles Darwin qui a lancé la protection de la tortue géante d’Aldabra. On sait de sa lettre écrite en 1874 à Gordon Hamilton, le gouverneur de l’île Maurice et des Seychelles, que Darwin ayant peur de l’extinction de cette espèce a pressé la réalisation d’un projet de conservation sur d’autres îles de l’océan Indien. Le gouverneur a finalement ordonné l’introduction et l’élevage des tortues géantes sur l’île Maurice.
Le nombre d’individus de cette espèce est stable aujourd’hui, bien que, par le passé, ce reptile fût chassé pour son huile et sa viande. Sur les îles de l’atoll d’Aldabra, plus de 100 000 individus y vivent, et leur environnement est aujourd’hui protégé de l’activité de l’Homme. Une petite population isolée se trouve également sur l’île de Changuu près de Zanzibar. Cependant, sur l’île Rodrigues faisant partie de la République de Maurice, le projet de sauvegarde de cette espèce continue, et c’est dans la Réserve de Tortues Géantes de François Leguat, que je les ai photographiés.
Ces animaux ressemblent beaucoup aux célèbres tortues géantes des Galapagos. Leur carapace brun clair mesure environ 90 à 120 centimètres de longueur et pèse de 160 à 250 kilogrammes. Les femelles sont un peu plus petites que les mâles. Leur grandes jambes en forme de colonne sont recouvertes par de rigides écailles, et à la différence des tortues marines, leurs pattes ne sont pas palmées, bien qu’elles sachent également bien nager. Leur cou est particulièrement long, ainsi elles peuvent atteindre même les feuilles des buissons poussant jusqu’à un mètre de hauteur. La forme de leur carapace, plate ou en forme de dôme, dépend de leur habitat et de la localisation de la nourriture. Ainsi, les individus consommant la nourriture sur le sol auront une carapace plus arrondie que ceux qui vont la chercher sur les bosquets.
Cette espèce est principalement herbivore. Elles se nourrissent d’herbes, de feuilles et de tiges végétales, mais parfois elles mangent des petits invertébrés et des charognes. Les individus vivant en captivité consomment également des fruits, elles aiment particulièrement les pommes et les bananes. Comme il y a peu d’eau fraiche à leur disposition dans leur milieu naturel, elles tolèrent bien la sécheresse et tirent leur eau de la nourriture afin de couvrir leurs besoins.
On peut trouver dans la nature les tortues géantes vivant en solitaire aussi bien qu’en groupe. Elles sont en général actives le matin, quand elles cherchent leur nourriture, puis rentrent dans leur cavité ou dans les marécages ombragés à mesure de l’augmentation de la température.
Elles deviennent matures à l’âge de 20 à 25 ans. La période de reproduction se déroule entre février et mai, et la femelle pond de 10 à 25 œufs dans une cavité creusée dans le sable, mais la moitié des œufs sont infertiles. A peu près 8 mois plus tard les petites tortues naissent et mesurent 6 centimètres de longueur à ce moment-là. Les oiseaux marins et les rats introduits sur les îles par l’Homme en attrapent beaucoup, cependant les adultes n’ont aucun ennemi à l’exception de l’Homme.
La tortue géante d’Aldabra peut atteindre l’âge de 200 ans, c’est une des espèces vivant le plus longtemps. L’individu le plus vieux connu, Adwaita, avait 255 ans. Selon les mentions, elle est née en 1750, et des marins britanniques l’ont offerte à Robert Clive, le gouverneur de la Compagnie britannique des Indes orientales de l’époque, qui l’a allouée en 1875 au parc zoologique de Calcutta. Adwaita y a vécu jusqu’à la fin de sa vie, et est morte en 2006.